7 déc. 2011

En route vers le Red Centre !


Au nord d'Adelaïde, on atteint la ville industrielle de Port Pirie qui s'étend sur la rive orientale du Spencer Gulf. C'est le site de la plus grande fonderie de plomb de l'hémisphère Sud.
Dans le centre-ville, le National Trust regroupe trois édifices bien conservés dont une gare victorienne du début du 20ème siècle. Mais aussi l'ancienne douane (Customs House) et l'ancien poste de police (Old Police Building).


 Encore plus au nord, c'est l'Arid Lands Botanic Garden à Port Augusta qui retient notre attention. Ce jardin ouvert en 1996 offre un beau panorama sur les collines des Flinders Ranges qui se découpent à l'est.










A partir de Port Augusta, qui marque l’entrée dans une immense région appelée le Far North, le paysage se transforme en plaines infinies de plus en plus vides de végétation, seuls quelques buissons et petits arbres paraissant desséchés subsistent : c’est le célèbre bush australien !
Port Augusta est situé au carrefour de deux axes majeurs du pays :
-    Adélaïde – Darwin (sud <--> nord) = 3 000 km
-    Sydney – Perth (est <--> ouest) = 3 300 km

Démesuré et presque entièrement désertique, l'Outback de l'Australie-Méridionale recèle des paysages exceptionnels, immenses lacs salés ou défilés creusant d'austères montagnes érodées. Faune et flore ont su s'adapter à l'aridité et à la chaleur qui y règnent la majeure partie de l'année ; une vie intense et des centaines de d'espèces de fleurs sauvages profitent ainsi de la moindre pluie d'hiver.





Un panneau annonce Darwin à environ 2700 km, ça fait peur ! Une étrange sensation me parcourt, c’est le point de non retour, plus aucune ville telle qu’on les connaît avant plusieurs jours… on s’enfonce dans ce paysage plat et de plus en plus désolé !
Tout de suite, on croise les fameux road trains (camions à 3 remorques) qui parcourent de long en large le pays pendant plusieurs jours!


La Stuart Highway parcourt l'Outback depuis Port Augusta. Cette double voie est bonne et nul besoin de se munir d'un équipement spécialisé si on ne s'aventure pas sur les axes secondaires.
Lorsque Port Augusta disparaît dans le rétro du campervan, on est alors seul devant l'immensité du bush jusqu'à Pimba, un petit village à 180 km de là !


Tous les dimanches en fin d'après-midi, le Ghan quitte la gare d'Adélaïde, pour un périple d'à peu près 3000 km vers le nord à travers les étendues désertiques du centre du pays. Il arrive deux jours plus tard au cœur des palmiers de la ville tropicale de Darwin tout au nord de l'Australie.





Les émeus sont des animaux solitaires, mais ici, la mère ne quitte pas son petit des yeux





Vue sur la chaîne des Flinders Ranges



A l'est se profilent les montagnes des Flinders Ranges abritant le parc national du même nom. Celui-ci est doté de monts aux falaises abruptes et de gorges profondes, teintés de pourpre et de rouge.




Plus loin, parmi les moutons gris, on distingue des chameaux ! Non, ce n’est pas un mirage !
Pour la petite anecdote, l’Australie est le seul pays au monde à abriter des chameaux (et dromadaires) sauvages ayant été importés par des explorateurs au 19ème siècle qui avaient besoin d'un moyen de transport robuste pour cartographier les zones arides de l'intérieur du pays. Ils se sont très bien adaptés et sont devenus extrêmement robustes, beaucoup plus que leurs semblables du Moyen-Orient. De ce fait, les chameaux australiens sont vendus à ces pays !



On est tenté de faire des pointes à 180 sur ces loooooonnnnngues lignes droites, mais on est vite dissuadé par les animaux surgissant de nulle part et la crainte de trouver des flics, même en plein désert (les australiens sont pointilleux avec les règles). De plus, il faut éviter de surconsommer, les stations essence sont parfois distantes de 400 km !
Pimba, Marla sont des points de la carte routière qui se font attendre, ces petites localités, ayant allure de villes fantomatiques, vivent grâce au passage des touristes et des camions. Elles se résument à une station essence, un magasin et quelques maisons… Marla bat souvent des records de chaleur.



L'église (The Catacomb Church) enterrée
Seule ville sortant du lot, Coober Pedy, la capitale mondiale de l’opale, semble surgir de nulle part… au sein d'un paysage poussiéreux et hostile.
Déjà plusieurs km avant d’y arriver, on est tout de suite frappé par ces tas de terre qui ponctuent l’horizon, … ici il y a un peu plus de vie !
La ville présente un visage particulièrement désolé avec ses boutiques d’opale, ses maisons et même son église qui sont troglodytes. C'est pratique pour supporter les chaleurs extrêmes de l’été. En effet, à l'intérieur de ces maisons-terriers ou dugout, la température constante est d'environ 22°C. Même les pubs sont construits sous-terre !
Il est 9h30, il fait déjà 27°C, ça promet !
Selon la saison, les températures oscillent entre 45°C dans la journée et 0°C les nuits les plus fraîches.


Coober Pedy est une étrange ville minière troglodytique de prospecteurs d'opale.


Le paysage qui entoure Coober Pedy donne une impression de fin du monde sur des kilomètres où que l'on regarde, le sol est couvert de monticules de terre glaise abandonnés par les milliers de mineurs venus creuser la terre pour en extraire des opales. L'Australie assure 95 % de la production mondiale d'opales et Coober Pedy est son principal site d'exploitation.
Le nom de la ville est une déformation de l'expression aborigène Kupa Piti qui signifie "le terrier de l'homme blanc".

Le premier filon d'opale fut trouvé en 1915 par des voyageurs qui recherchaient de l'eau. Et depuis, des gens du monde entier sont attirés par l'appel de la richesse. Une quarantaine de langues sont ainsi parlées à Coober Pedy.




Les zones d'extraction sont limitées à une par personne et ne peuvent mesurer plus de 50 m sur 100 m. La prospection est confié à des individus et non à des grandes compagnies. Hors des parcelles délimitées par des piquets, tout le monde peut pratiquer le noodling (recherche à mains nus). Mais il peut être dangereux de marcher dans les champs d'opales à cause des trous creusés il y longtemps et les zones de terres non stables.



Ce soir, le ciel est dégagé, il ne faut pas rater l’occasion d’observer les étoiles, d’autant plus qu’il n’y a pas une ville à plusieurs centaines de km à la ronde ! Armé de la tablette qui nous montre la carte du ciel en temps réel, on découvre des constellations inconnues sous les latitudes françaises, telles la célèbre Croix du Sud. Il nous semble n’avoir jamais vu Jupiter tant éclairée !




Se réveiller dans le désert comme seuls au monde, n’entendre aucun bruit, mais vraiment aucun, est une expérience unique ! On n’a jamais « entendu » un tel silence !









L'Outback n'est pas un paradis gastronomique : tourtes à la viande et frites huileuses sont au menu ! Mais on a prévu de quoi tenir quelque jours !


A la recherche de l'opale autour de Coober Pedy

Une fois passé la frontière du Northern Territory, toujours cette immensité vide devant nous. Au fur et à mesure qu'on avance , la terre se fait de plus en plus rouge.
Nous entrons dans le Red Centre, ce "centre rouge" se compose majoritairement d'immenses déserts et mérite bien son nom, car partout le rouge domine : sable, sols, rochers et montagnes rouges se détachent sur un ciel bleu électrique. On est au centre géographique du continent.
Certains des plus beaux décors naturels du monde commencèrent à se former il y a 800 millions d'années alors qu'une mer intérieure couvrait le centre de l'Australie. L'érosion des sédiments a permis l'apparition des reliefs les plus célèbres de la région, tel le monolithe Uluru (Ayers Rock) pour n'en citer qu'un. Entre ces sites s'ouvrent de vastes plaines arides où de rares pluies peuvent brièvement faire s'épanouir une végétation foisonnante à côté de squelettes d'animaux. Les aborigènes peuplent la région depuis plus de 30 000 ans et entretiennent de nombreuses traditions ancestrales. En comparaison, la présence européenne est très récente. Les premiers explorateurs sont arrivés dans les années 1860.
En été, de janvier à mars, la température peut atteindre 45°C. Dans la plupart des rivières, l'eau ne coule guère plus qu'une fois ou deux par an.

Bien avant la célèbre ville d'Alice Springs, on bifurque sur la Lasseter Highway, du nom du chercheur d'or qui aurait trouvé à la fin du 19ème siècle un fantastique filon dans le désert et serait mort un peu plus tard en voulant remettre la main dessus. Il demeura introuvable jusqu'à aujourd'hui.


Le Mont Conner se profile à l'horizon, il est souvent confondu avec l'Ayers Rock, bien que n'ayant pas la même forme !

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